J’ai testé pour vous : le Fujifilm X-E1 et son 18-55mm (mon avis après 5 mois d’utilisation)

 

• Au sommaire
• 1/ Pourquoi acheter cet appareil ?
• 2/ Qu’est-ce qu’un appareil photo hybride ?
• 3/ Pourquoi le choix du Fuji X-E1, « the sexy one » ?
• 4/ Et en pratique, sur le terrain ?
• 5/ Mon utilisation
• 6/ Un hybride peut-il remplacer un réflex ?
• 7/ Quelques liens
• 8/ Conclusion

 

1/ Pourquoi acheter cet appareil ?

Depuis plusieurs années maintenant, je trimballe mon boitier photo à peu près partout où je me rends : vacances en France ou à l’étranger, réunions de famille, week-end entre amis, visites culturelles, etc. Selon le nombre d’objectifs que j’emporte avec moi et le choix ou non d’un trépied, mon sac pèse environ 10kg. Sans parler de l’encombrement !
 
Cela faisait donc environ 2 ans que j’en avais plein le dos. Ras le bol. Tanné. Lors de mes dernières vacances en Drôme et Ardèche, ce ras-le-bol m’avait poussé à ne prendre quasiment aucune photo. J’avais perdu l’envie de photographier, uniquement par ras-le-bol du matériel à trimballer.
 
Je réfléchissais donc depuis ce temps à acheter du matériel plus léger et moins encombrant qu’un gros réflex (même si j’adore ce vieil ami !), pour gagner en simplicité et retrouver le plaisir d’une photo plus instinctive et enthousiaste 😉
 
Le seul compromis que je n’étais pas prêt à faire était celui de la qualité d’image. Et puis cette année, j’ai fini par entendre parler de la gamme des boîtiers hybrides « x » de Fujifilm : x100s, x-m1, x-e1, x-pro1… Une révélation. Sur Internet, les avis étaient dithyrambiques.
 
• Le Fujifilm X-100s : prise en main et visée exceptionnelles, quel confort ! En revanche impossible de changer d’objectif, donc cela ne convient pas à ma pratique. Éliminé 😉
 
• Le Fujifilm X-PRO1 : idem : prise en main et visée d’un confort exceptionnel, objectifs interchangeables et grande qualité du capteur, mais… très cher ! Éliminé aussi.
 
• Le Fujifilm X-E1 : mêmes caractéristiques que le X-PRO1, sauf le viseur, qui devient électronique pour faire baisser le prix (j’y reviens un peu plus loin).
 
Après de nombreuses recherches sur Internet, j’ai fini par aller tester le Fuji X-E1, et l’Olympus OM-D, qui recueille également beaucoup de suffrages sur les avis Internet (j’ai d’ailleurs publié un court article où je vous recommande la boutique où j’ai fait mes essais et mon achat : L’Instantané : un magasin photo que je vous recommande).
 

2/ Qu’est-ce qu’un appareil photo hybride ?

Il s’agit d’un appareil qui combine les avantages de deux technologies :
• l’encombrement faible d’un compact,
• et la qualité d’image d’un réflex, due à la taille des capteurs proches ou équivalentes de ceux des réflex, et à la possibilité de changer d’objectifs comme sur un réflex.
 

Les appareils photos hybrides sont donc destinés aux amateurs de belles photos qui veulent perdre en encombrement… mais pas en qualité d’image.

 

3/ Pourquoi le choix du Fuji X-E1, « the sexy one » ?

J’ai craqué pour la qualité d’image du Fujifilm X-E1 (en anglais, cela sonne volontairement comme « sexy one »). La qualité du capteur CMOS X-Trans au format APS-C de 16,3 mégapixels et des objectifs Fujinon (le mien est un XF 18-55 mm f/2.8-4.0 R LM OIS) prouvent combien Fuji a mis toute son expérience et son savoir-faire centenaire dans cette gamme d’appareils.
 
J’ai aussi préféré la prise en main du Fuji (mais ce n’est pas tellement un argument à prendre en compte de votre côté tant il s’agit d’un ressenti personnel, propre à chacun. Il faut prendre en main pour savoir. Et justement, l’OM-D était un peu petit pour mes grandes mains.).
 
Et pour ne rien gâcher, Fujifilm a misé sur un design rétro qui me plaît beaucoup. J’ai l’impression d’avoir retrouvé le vieil appareil qu’utilisait mon père quand j’étais gamin 😉
 
L’élément qui m’a sérieusement fait hésiter avec l’Olympus OM-D est était l’autofocus. Celui du Fujifilm XE-1 est était trop lent, quand celui de l’Olympus OM-D est d’une rapidité exemplaire ! Un vrai plaisir.
 
Au final, j’ai privilégié mon coup de cœur pour la qualité d’image et la prise-en-main. Mais je dois dire que l’autofocus a été un vrai point négatif sur le Fujifilm X-E1… jusqu’à ce que Fujifilm publie une mise-à-jour pour régler ce problème 🙂 J’y reviendrai un peu plus loin…
 

4/ Et en pratique, sur le terrain ?

J’ai utilisé ce nouveau joujou dans 4 circonstances différentes :
> lors d’un mariage,
> lors d’un voyage au Brésil,
> lors de réunions de famille,
> et lors d’un voyage en Laponie, en Suède.
(mais aussi, depuis la rédaction de cet article, lors de voyages au Cap Vert et au Japon).
 
Voici donc les points positifs et les points négatifs que je retire de ces 5 mois de tests sur le terrain :
 

Viseur électronique

Le fuji XE-1 offre deux modes de visées : le mode Live View (avec l’écran arrière), et le viseur électronique. En revanche ce viseur n’est pas optique, comme sur les réflex par exemple, mais électronique.
 
Cet élément m’a vraiment déstabilisé lors de mes toutes premières utilisations. Pourquoi ? Car on ressent très nettement qu’il s’agit d’un écran numérique et pas d’un viseur en verre à l’ancienne 😉
Cela occasionne notamment un petit temps de décalage avant que l’affichage ne se stabilise lorsque l’on bouge latéralement l’appareil.
 
Mais, au final, je dois dire que je m’y suis habitué assez vite, et cela ne me gêne plus du tout. Je dois même avouer y trouver quelques avantages, comme le fait que le viseur s’adapte à la lumière ambiante (ce qui permet par exemple de voir très clair avant de prendre une scène très sombre), ou comme le fait que l’image venant d’être capturée s’affiche directement dans le viseur.
 
Ce détail du viseur m’a fait hésiter avec le modèle Fujifilm X-PRO 1 qui, lui, est équipé d’un véritable viseur optique, très agréable à utiliser. Mais après réflexion et quelques essais de prise en main en magasin, j’ai trouvé que la différence de viseur ne valait pas une telle différence de prix…
 
Petit détail sympa : pour des raisons d’économie d’énergie, le viseur électronique ne se met en route que si vous mettez votre œil devant. Lorsque celui-ci s’active, alors l’écran arrière s’éteint. On peut aussi choisir de carrément éteindre l’écran arrière en permanence pour n’utiliser que le viseur électronique.
 

Auto-focus

LE point noir de cet appareil ! C’est terriblement décevant. Combien de photos ai-je raté ! Autant le dire très clairement, je commence à regretter de ne pas avoir choisi l’Olympus OM-D, uniquement pour cette raison !
Bonne nouvelle : depuis que j’ai commencé à écrire ces lignes en râlant sur l’auto-focus, Fujifilm a proposé une mise-à-jour du firmware du X-E1 ainsi que de l’objectif ! Résultat : ce n’est pas Usain Bolt, mais il y a du mieux 😉 L’autofocus est devenu plus rapide. Je ne suis pas retourné en magasin pour comparer à nouveau avec celui de l’Olympus OM-D, mais je suis sûr à 99% que l’Olympus est toujours beaucoup plus rapide…
 

 

Rendu des couleurs

Fujifilm fait très fort sur ce point en prouvant tout son savoir-faire dans le domaine : les couleurs sont riches et justes. Du bonheur. Sincèrement : je n’ai rien à redire, c’est tout simplement parfait. Et pour les nostalgiques qui ont eu la chance d’utiliser les pellicules Velvia et Provia il n’y encore pas si longtemps (comme moi !), sachez que le menu vous permet de choisir d’appliquer ces traitements de couleurs sur vos images dès la prise de vue 🙂

 

Qualité et sensibilité du capteur

Quelle qualité ! C’est bluffant. Un capteur de 16Mpx, avec une précision de calcul et de rendu incroyable. Là encore, c’est un véritable plaisir à chaque photo : pouvoir sortir de si belles images avec un appareil compact et léger !
 
Et la sensibilité !! Que vous dire à part « je suis bluffé ». La qualité d’image est au RDV jusqu’à des sensibilités de 3000 ISO (et peut-être plus mais je n’ai pas vraiment rencontré ce besoin). Et au-delà, le bruit n’est même pas tellement gênant car son grain n’est pas disgracieux. Encore une fois, bravo Fuji !

 

Stabilisation optique

Elle est parfaite. C’est un véritable jeu d’enfant que de prendre des photos nettes à bout de bras au 1/15° de secondes.
 

Vidéo

Plutôt bonne. La qualité d’image est là. Disons que cette fonction est bien sympathique, mais si pour vous la vidéo est un critère professionnel, alors ne choisissez pas cet appareil.
S’il s’agit juste de tourner de bonnes vidéos souvenirs, alors il conviendra parfaitement (on ne peut notamment pas débrayer totalement le mode vidéo en mode manuel).
 
De mon côté j’ai raté plusieurs vidéos en raison de la molette du correcteur d’exposition (+1IL, +2IL…). En effet elle est située à un endroit où on peut la toucher très facilement, sans même s’en rendre compte. Du coup j’ai sur-exposé pas mal de films avant de comprendre l’origine de mon erreur… 🙁

 

Fonction panoramique

Elle fonctionne très bien. Il suffit de balayer tranquillement le paysage en suivant les instructions, et l’appareil se charge tout seul d’assembler tous les clichés pour en faire une photo panoramique. Le rendu est généralement bon, et la fonction est amusante !

 

Menus

On trouve sur Internet des avis d’utilisateurs déroutés par le menu des options du Fujifilm X-E1. Personnellement je n’ai rien à lui reprocher. Par ailleurs le boîtier possède au moins 2 boutons d’accès rapides, très faciles d’utilisation. Comme pour tout nouvel appareil, il faut compter quelques heures d’utilisation pour se familiariser avec l’interface.

 

Design

Le design rétro du Fujifilm X-E1 permet de passer inaperçu. A côté d’un réflex, son look de vieil-appareil-à-Papa vous fait passer pour un photographe innocent, ce qui se révèle bien pratique pour la photo de rue ou de voyage 😉
 
Vous pouvez même jouer la carte du rétro jusqu’au bout en acquérant une housse digne de ce style, ce qui ne manque pas de charme aux yeux des passionnés de photo qui aiment les beaux objets 😉
 

5/ Mon utilisation

Je l’utilise toujours en mode manuel, auto-focus et balance des blancs automatique (jusqu’ici je la trouve très fiable. Je ne l’ai modifiée manuellement qu’à deux reprises, sous la lumière de l’ampoule horriblement blafarde d’un appartement loué au Brésil et dont les murs étaient d’un vert aussi pâle que la déprime…)
 

6/ Un hybride peut-il remplacer un réflex ?

Tout dépend de la pratique de chaque photographe. En ce qui me concerne, je ne suis pas loin de répondre oui à cette question !

 

J’ai trouvé l’utilisation de cet appareil hybride vraiment confortable et excellente pour de la photo de ville, du portrait, voire même pour certaines photos de paysages (il me faudrait une plus grande variété d’optiques pour être entièrement satisfait, mais je n’ai pas encore investi car les objectifs Fujinon coûtent très cher…).
 
En revanche pour de la photo de sport ou de la photo animalière, où le sujet bouge sans cesse et rapidement, je ne vois pas pour l’instant comment un hybride pourrait détrôner un bon réflex.
 
Mais attention, nous n’en sommes qu’au tout début de vie de cette technologie, qui pourrait bien nous apporter de bonnes surprises dans un avenir tout proche !
 

7/ Quelques liens

Voici quelques liens intéressants pour compléter mon test de terrain :
> Le blog de Darth : Test Terrain : Fuji X-E1 (et X-Pro1)
> Pixelistes : Test de la rédac’ : le Fujifilm X-E1
> Les Numériques : Fujifilm X-E1 : test complet
> DPreview : Fujifilm X-E1 review (en anglais)
 

8/ Conclusion

Je n’aime pas :
• l’auto-focus n’est pas digne du reste des performances de l’appareil,
• et sinon… euh… bin… hummmmm… si, voilà, en cherchant bien : un défaut est que le boîtier du X-E1 n’est pas tropicalisé, dommage.

 

J’adore :
la qualité et la fiabilité du capteur CMOS X-TRANS, tant au niveau de la richesse et de la justesse des couleurs que pour sa qualité dans les hautes sensibilités !

 
En résumé, j’adore ce petit appareil. Je serais prêt aujourd’hui à tester l’Olympus OM-D pour pouvoir vraiment comparer les deux appareils, maintenant que je connais bien le Fuji X-E1.
 
Ce Fujifilm X-E1 possède d’indéniables qualités, et j’avoue que depuis quelques mois, j’ai assez peu sorti mon réflex de son sac, tant j’utilise ce petit boîtier hybride. Je l’emporte un peu partout avec moi et suis ravi de pouvoir prendre des photos de qualité, en toute discrétion, et sans que le poids du matériel me fatigue… 🙂
 

Et vous, êtes-vous déjà passé au boîtier hybride ?
Sinon, est-ce que cela vous tente ?

…partagez vos retours d’expérience dans les commentaires !